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Intergalactique




Récemment un ami me rappelait une croyance basique, et si basique que je l’oublie la plupart du temps, comme la plupart d’entre nous.

Fondamentalement, si nous travaillons, ce n’est ni pour le plaisir, ni pour gagner de l’argent.

Si nous entretenons telle ou telle relation, ce n’est pas pour favoriser les relations sociales.

La majorité de nos actions ont un but assez commun : éviter la souffrance et être heureux ou en paix.

Il y a deux façons principales d’être heureux.

La première consiste à confondre le fait d’être heureux et le fait de recevoir une gratification personnelle de la vie, comme par exemple de dépasser une peur, d’avoir du confort, d’expérimenter un relâchement, d’obtenir du plaisir… quels que soient ces gratifications, ce sont des nourritures extérieures, des objets ou évènements extérieurs à nous qui viennent apporter une joie ou un apaisement momentanés. Car l’expression de la vie est impermanence, et donc nous pouvons faire tous les efforts du monde, nous ne serons jamais comblés si nous attendons de ces gratifications extérieures de nous apporter un état assez durable de paix ou d’être heureux. Par définition, ces états dépendants des conditions extérieures sont impermanents et si nous regardons honnêtement, ils n’apportent qu’un baume sur nos peurs et nos manques, mais pas une réelle joie (dans le sens où la joie peut être un état bienheureux, détendu, ouvert, relâché, confiant, plein, vibrant…). Baser cet état heureux sur le fait d’essayer de combler nos manques et nos peurs revient à essayer de combler un gouffre sans fond… ça ne fonctionne pas. Nous pouvons le constater facilement. Nous pouvons essayer de combler ou guérir tous nos travers, c’est une histoire sans fin.

L’autre voie consiste à aller directement connecter avec la source de la joie et de la paix. Cette source est perçue par un voyage intérieur. Une aventure dans nos galaxies intérieures, à travers les empreintes de nos manques, de nos croyances, de nos habitudes… Tels des pilotes d’un vaisseau spatial, nous explorons ces systèmes de planètes, ces galaxies intérieures, ces imbrications et groupes d’étoiles, ces satellites… cet espace est si vaste et si mouvant que l’on ne peut en faire une carte. Il est si vaste que l’on ne peut en percevoir précisément les formes et les contours, ou même dresser un plan de vol. Dans cet espace en mouvement, il est possible de garder une seule constante : observer depuis notre poste de pilotage de cette navette exploratrice.

Nous découvrons alors de nouvelles galaxies, nous voyons ces gouffres sans fonds que nous avons essayé de combler, ceux aussi en cours de chantier de remplissage. Nous voyons nos excitations, nos dépendances, nos compulsions… nous voyons ces trames spatiales que nos pensées tissent à chaque instant.

Seule cette exploration permet de remonter à la source de nos élans, à la source de nos souffrances, et de découvrir des paysages heureux et paisibles, rayonnants de lumière pure, déversant sans cesse des flots d’amour, qui vont ensuite se perdre dans un espace sans fond. Il est possible d’aller vers ces paysages de lumière. S’il est facile d’en avoir un aperçu, lorsque les trames de la pensée laissent une brèche, un rai de lumière passe et nous ébloui un instant, que ce soit dans le relâchement d’un orgasme, dans la beauté d’un coucher de soleil, dans l’abandon physique d’un massage, dans la prise d’une substance qui vient bousculer nos trames mentales, dans le regard d’un animal paisible, dans le plongeon d’un sommeil nocturne profond… ces rais de lumière sont comme des images et perceptions de ces espaces lumineux du fond de nos galaxies intérieures.

La seule façon de connecter à ces espaces ne peut venir de l’extérieur. C’est un voyage intérieur. Une aventure galactique dont la base est un regard qui plonge à l’intérieur. Ey ce regard qui plonge à l’intérieur, cette navette spatiale s’appelle la méditation. C’est notre véhicule depuis lequel nous pouvons observer.

Méditer ne veut pas forcément dire s’assoir en tailleur pendant des heures. Méditer est une façon de garder l’attention dans la soucoupe exploratrice et de garder le cap vers cette terre au loin, cette galaxie au loin illuminée d’un soleil radieux.

Les seules personnes que je connais heureuses durablement sont passées par cette exploration. Et les seuls moments durables de paix ou de joie, que je vis, non dépendants de conditions extérieures gratifiantes, émergent grâce à cette même voie : la méditation.

La méditation est accessible à tous. Nous n’avons pas les mêmes soucoupes exploratrices, aussi il existe diverses formes de méditation. Durant des années, j’ai cru méditer lors de longues heures d’assise. En fait, j’étais dans un module d’entrainement, je n’avais pas encore décollé.

Je vois clairement la différence avec le fait de réellement plonger dans l’expérience de cette exploration. Là où le mental voulait comprendre, là où les pensées voulaient garder la possibilité de percevoir ou d’interpréter, cela n’est plus possible. La plongée dans ces galaxies intérieures est totale. Les fruits ne sont pas les mêmes que dans la salle d’entrainement que j’appelais aussi méditation. Ce mot a dorénavant une autre vibration.

C’est cela le centre de mon activité quotidienne. Jour comme nuit, j’explore ces espaces infinis, en découvrant de nouvelles planètes. Progressivement, je rencontre des êtres aux formes multiples, aux vibrations diverses et variées, je rencontre même des anges.

Cette lettre est directement envoyée depuis ma soucoupe exploratrice. La tour de contrôle est hors d’usage, aussi j’envoie directement mes messages dans l’univers sans savoir qui les reçoit.

A travers le hublot panoramique de mon poste d’observation, le paysage extérieur offre une vue dégagée. Le ciel est clair, l’horizon s’étend à l’infini, et je passe à proximité d’une planète ressemblant à la Terre, avec son ciel bleu et ses fruits colorés. Cette Terre semble paisible. Je vais m’y attarder un instant, gouter quelques fruits, boire à une source, me nourrir de sa vibration douce, puis reprendre mon vol.

Je vous envoie des pensées à l’image de cette Terre : paisibles, douces, heureuses et colorées.

Stéphane

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