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  • Photo du rédacteurStéphane Boistard

Le regard lumineux de l'âme


Un ami exprima récemment à peu près ceci : « quand je suis entré dans la pièce, j’ai tout de suite vu cette personne et j’ai tout de suite jugé : sa façon de parler, sa façon de s’habiller… je l’ai jugée. Mais comme il restait peu de place pour s’assoir, j’ai dû aller manger à sa table. Et malgré ces jugements, j’ai pu commencer à rencontrer cette personne. Finalement, je me rends compte que j’apprécie beaucoup cette personne. Et je regrette d’avoir jugé, comme je peux le faire parfois, ce qui m’empêche peut être de rencontrer des personnes avec qui je pourrais partager de belles choses. »


Ce témoignage est présenté ici, car parfois nous voyons en nous une sorte de culpabilité ou de regret, alors qu’il s’agit d’une démarche d’amour. De retour à l’amour.


L’amour ne peut pas être un élan de l’ego. Car l’ego perçoit principalement à travers le mental et il est principalement en posture de projection : projection dans le passé, projections dans le futur, projection d’une étiquette sur une personne ou une situation, etc. Cet ego est une part de nous même. Il est la part qui veut contrôler notre monde. Ce serait pas mal, si cet ego n’était pas si peureux. C’est le grand trouillard, qui veut tout comprendre, tout connaître, tout analyser, tout maîtriser. Et comme il se rend compte que ce n’est pas possible, il essaye encore plus et imagine toute sorte de scénarios à chaque instant. Il inonde notre être de pensées incessantes, saturant notre espace mental de ses pensées, analyses et projections. Il est comme un enfant apeuré, terrifié, qui a besoin de comprendre pour se rassurer. Il a besoin de stabilité, d’avoir l’impression de gérer, de contrôler. Cela est impossible. Alors il a peur. Heureusement, il y a d’autres parts de l’être.


L’âme est notre part lumineuse. Immortelle. Comme elle est immortelle (et qu’elle le sait intimement), elle n’a pas peur. Elle peut frémir, par compassion avec l’ego, mais elle n’a pas peur. Car elle vit dans le moment présent. Elle voit le monde avec nos sens, mais en les dépassant. Elle utilise de nombreux moyens de perception, qui vont largement au-delà de ce que l’ego peut sentir. Par compassion, l’âme laisse l’ego aller au bout de sa démarche, puis elle vient le rassurer de sa douce présence. Elle vient lui apporter la présence paisible et aimante qui permet le retour à l’amour.


D’un amour empli d’histoires et de conditions de l’ego, elle ouvre à un amour sans histoires et sans conditions extérieures. En permettant cela à l’ego, elle nous révèle notre vraie nature. Dans ce processus, cet amour qui se révèle nous permet de voir que nous ne sommes pas des entités séparées. Nous sommes en lien avec tout ce qui est. Manifesté et non manifesté. Visible et invisible. Nous sommes une qualité qui va largement au-delà de ce corps. Nous sommes reliés. Connectés. Non séparés. Et nous percevons progressivement, dans ce déploiement de l’âme, que cet être que ce que nous croyons être est en fait bien plus apte à aimer que ce que nous avions crû jusqu’alors.


Notre corps est comme cette théorie de la terre creuse. Si nous regardons avec des machines, nous voyons dans ce corps des viscères, des organes, des muscles, du sang, etc. Un corps rempli. Peu de machines arrivent à voir l’énergie qui permet à tout cela d’exister. Et peu de machines sont aptes à voir qu’en fait le corps est creux, il est un vaste espace où l’ange vole. Il attend notre acceptation pour déployer sa présence.


Accueillir l’ange, c’est d’une certaine façon débusquer les fonctionnements qui empêchent l’âme de s’exprimer. En apprenant à passer au-delà des projections de l’ego apeuré, nous laissons l’âme déployer ses ailes de lumière et nous invitons l’énergie de vie à circuler, nous invitons l’ange à voler dans cet espace intérieur.


Mon ami a pu observer son jugement. C’est merveilleux. Habituellement, nous étiquetons si rapidement que cela peut être imperceptible. Nous vivons dans un monde de projections où chaque chose est étiquetée. Nous nommons ces étiquettes, et nous leur donnons un code couleur. Des couleurs sympa pour ce qui plait à l’ego, et des couleurs moins sympa pour ce qui déplaît. Il y a donc dans ce monde coloré un nombre d’étiquettes que nous avons apposé. Que l’ego a apposé.


Alors l’âme vient à un moment donné, et à travers une expérience simple, elle apporte une observation : « regarde, tu as étiqueté ». Par compassion, elle se penche vers l’ego et lui demande « quel masque as-tu choisi aujourd’hui pour jouer ? » Et l’ego lui montre le masque du juge. Il lui montre même tout le costume du juge qui va avec le masque.


- Très bien, dit l’âme. Ce costume est très beau. Ne le cache pas. Il est vraiment beau. Peut être que tu peux l’accueillir et l’apprécier. Mais comme parfois tu ne le vois pas, je te suggère de lui colorer la cravate ou les chaussures en rouge. Ou une autre couleur voyante. Comme cela, quand le juge arrive, que le costume est enfilé, tu peux le voir. Et tu sais que ce moment le juge est là. Il manifeste sa présence de façon plus visible. Tout est bien.


Voir le jugement, c’est savoir qu’il y a un juge qui s’invite. Voir le juge, même à posteriori, c’est apprendre à écouter nos indicateurs intérieurs qui nous aident à percevoir sa présence. Et progressivement, à voir cet individu intérieur, à l’accueillir, et à le rassurer. C’est merveilleux de voir et accueillir le juge. Voir ce processus de l’ego, ce jeu, qui met ses étiquettes pour imaginer un monde séparé et individualisé.


Progressivement, là où le juge mettait des étiquettes, un souffle vient balayer tout cela. Là où il y avait séparation, il y a reliance. Progressivement. A notre insu. C’est un processus qui émerge naturellement, car cela est notre nature profonde. En identifiant et en accueillant ces divers personnages de l’ego, nous rangeons les costumes dans un coin, et nous voyons quand ils sont utilisés. Chaque fois que nous sommes troublés, il y a un indicateur intérieur qui nous signale qu’un costume vient d’être enfilé. Un des personnages de cet ego est en train de jouer.


Ce processus est un processus de retour à l’amour. Cette distance et cette observation sont des perles de l’âme pour tisser un collier d’amour et percevoir que tout est relié. Connecté. Non séparé. Accueillir la séparation visible et accueillir la reliance invisible.


Faire cela, c’est donner de nouveaux yeux à l’être. Les yeux de l’âme. C’est ouvrir le regard.

Ce pas en arrière qui permet d’observer, comme ce que mon ami a exprimé, c’est une manifestation de la bonté de l’âme. Une manifestation d’amour. Car l’âme l’exprime :


Lorsque je regarde,

c’est l’amour qui regarde.

Lorsque je vois,

c’est l’amour qui voit.


L’âme a le regard clair et lumineux. Et alors le monde s’éclaire et s’illumine.

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