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  • Photo du rédacteurStéphane Boistard

Paradoxe




Si tu vas vers l’éveil,

tu ne vas nulle part.

Il n’y a nulle part où aller.

Si tu te tournes vers toi,

il n’y a rien vers quoi se tourner,

ni personne.

Si tu cherches, il n’y a rien à chercher,

car les jalons se dissolvent,

les motivations aussi.

Tu ne rencontres que le Sphinx

et les gardiens des mondes intermédiaires.

À chaque question, à chaque réponse,

une plume.

Pour que tu deviennes ailé.

Le sphinx ne te donne pas des clés,

il t’offre des ailes.

Des ailes pour voler, des ailes pour plonger.

Car tu vas dans les extrêmes de l’air, de l’eau, du feu et de la terre.

Là où il n’y a nulle part où aller,

et paradoxalement, trouver.

Tu ne peux rien ramener, car tu deviens un rien.

Une poussière dans le firmament.

Transpercé.

Transparent.

Un rien au cœur incandescent.

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