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  • Photo du rédacteurStéphane Boistard

Lettre intimiste juillet


Les amis,

La vie n’a pas de sens. Elle n’a pas de logique. Elle est juste amour. Un amour qui se déploie.


Cet amour réside dans le non sens. Quand les non sens se sont cumulés, quand une part de l’être sent que quelque chose n’est pas ajusté. Cela peut être un appel « intérieur », ou une perception fugace de lumière, comme un éclair, ou cela peut être un drame, un choc, un accident dans notre existence, quelle qu’en soit la forme, qui apporte un tel traumatisme qu’il y a une sorte d’abandon de toute logique, une perte de sens, et que le non sens émerge.

Il y a l’appel du troisième monde des celtes. Un appel réciproque. Comme si ce troisième monde cherchait une brèche dans l’individu que nous pensons être, pour réveiller l’individu que nous sommes réellement. Et d’un autre côté, il y a l’individu que nous pensons être, qui existe dans le premier ou le deuxième monde, et qui cherche ce qui pourrait bien exister si nous sortons de ce monde qui nous limite. Une porte. Une reconnexion. Une autre connexion.

Le premier monde est celui de la matière, des sens, des perceptions... « Je perçois… je pense… je suis untel… j’ai tel emploi… j’ai telles relations sociales… »

Le deuxième monde est celui de l’invisible en lien avec le visible. Ce sont les esprits de la nature, les esprits des défunts, les perceptions des auras, un monde qui dépasse la matière, qui lui donne une autre dimension, moins finie. Il s’agit toujours de moi, et je perçois : « je perçois l’esprit des arbres… je perçois que ce cheval me parle… je perçois qu’il existe un autre monde que ce monde auquel j’ai cru pendant des années… »

Les deux premiers mondes sont des espaces de découverte tournés vers l’extérieur, et qui s’explorent grâce à des changements intérieurs. Je découvre et j’explore le monde de la matière et je découvre et j’explore le monde du sensible.

Et quand j’aime, c’est moi qui aime…

Quand je souffre, c’est moi qui souffre…

Le troisième monde est un monde de transparence. L’illumination vient toute seule. Il y a disparition, fonte progressive de l’attachement au « moi », à l’ego. Pour certains, ce passage n’est pas progressif, il est direct. Pour d’autres, il est progressif. En fait, il est perçu comme progressif, car nous revenons à cet état naturel, cet amour infini qui est notre véritable nature. Ce qui est progressif, ce sont les perceptions fugace que nous avons de cet état. Car des filtres tombent, des résistances, et laissent passer plus de lumière. Un peu comme si les nuages deviennent moins opaques dans le ciel, ou moins nombreux, et laissent apparaitre plus de ciel bleu.

Ce troisième monde est un monde de paix. Paisible. Il est naturellement Amour, avec ses « qualités » comme la sérénité, la non limitation, la non séparation (ou « reliance »)…

Dans ce troisième monde, ce que le langage actuel désigne en parlant d’Eveil ou d’Illumination, il y a changement radical. Ce qu’on pourrait appeler un « changement de paradigme ». Car ce monde n’a plus les mêmes repères que les deux premiers mondes. Le troisième monde est autre. Ce n’est plus « moi » qui pense, qui perçois, qui parle, qui me relationne… « Cela est ». Même si en apparence, et pour un regard extérieur, il s’agirait d’un même individu, qui parle avec la même voix, le même corps, la vision claire permet de « voir », « sentir », « percevoir », que ce n’est plus l’individu qui s’exprime. Il y a dans l’instant une transparence, l’individu abandonne momentanément ses histoires personnelles, et c’est la lumière qui traverse la chair, la parole, les pensées.

Schématiquement, dans le premier monde, nous vivons dans un corps, avec un ciel bleu auquel nous ne prêtons pas forcément attention, dans lequel passent des pensées sous forme de nuage. Et nous vivons une existence dont les perceptions sont principalement dépendantes à ces nuages, à ces pensées : pensées que nous avons de nous même, du monde, de nos histoires… Ces pensées sont parfois des perceptions : perceptions de plaisir, perceptions de non plaisir, perception agréable, perception désagréable … Nous vivons dans un monde nuageux, alternant pensées et perceptions, agréables ou désagréables.

Dans le deuxième monde, nous apprenons que les nuages ne sont que des leurres. Qu’ils ne sont que nuages, et que le ciel bleu que nous entrevoyons très fugacement a une saveur particulière. Il y a autre chose que le monde nuageux. Autre chose que les perceptions avec nos sens, autre chose que nos pensées compulsives, autre chose qu’un monde limité entre une naissance et une mort…

Dans le troisième monde, nous savons que la couche de nuage est le cadeau qui permet de voir les nuages, les pensées, les perceptions, les habitudes… et nous retrouvons le pouvoir de disperser les nuages. Nous n’avons pas à attendre un espace de ciel bleu. Nous l’aidons à se manifester en dissipant les nuages. Et pour finalement se rendre compte que dans le ciel bleu, il y a un soleil et sa pure lumière.

La vie n’a pas de sens. Pas de logique. Elle « est ». Sans « raison ». Comme le soleil brille sans raison. Même si en tant qu’humain, nous aimerions donner une raison à la lumière du soleil : « il brille parce que c’est un astre qui a telles caractéristiques… il brille car il y a des photons qui… ». En fait, si vous demandez au soleil pourquoi il brille, la réponse que vous recevez, si vous examinez attentivement, c’est de la lumière. Il brille. Et la lumière est perçue.

Cette notion de perception, est un passage dans le troisième monde. De « je perçois » des deux premiers mondes, il y a un « cela est perçu » du troisième monde. Sans teinte de « cela me plait » ou « cela me déplait ». Il y a juste « cela est ». Car ce qui est perçu est perçu depuis l’amour. Depuis la vie. C’est l’amour qui perçoit. C’est la vie qui perçoit. Le corps est perçu. Les pensées sont perçues. La matière est perçue. Sans histoire. Juste la lumière. Aussi paisible que chaque instant passé dans le sommeil profond. Regardez un corps dans le sommeil profond : pas de crispations. Pas de tensions. Paisible.

Chaque humain connaît l’Illumination et l’Eveil dans le sommeil profond.

Ce état, s’il est vécu dans le sommeil profond, peut aussi être vécu dans le non sommeil. Il peut être vécu dans l’état de rêve, et dans l’état de non rêve et de non sommeil profond, que l’on nomme l’état éveillé. Dans l’état éveillé, il y a alternance de moments où nous sommes dans le premier ou le deuxième monde, absorbés par nos histoires, nos pensées, nos perceptions… et il y a d’autres moments, si nous faisons cet effort de lâcher momentanément ces histoires, où nous retrouvons cette quiétude du sommeil profond. Cet Eveil. Cette Illumination.

Cet Eveil est une exploration. Un nouveau monde qui est perçu. De nouvelles connexions à ce qui est.

L’Amour existe au-delà de la matière et au-delà des histoires. Un amour sans histoire. Qui est.

Actuellement, il semblerait que les pertes de sens avec le regard posé sur les religions (et leurs représentants), sur la politique (et leurs représentants), sur l’économie … invitent à des bouleversements individuels et collectifs. Lorsqu’il y a perte de sens, il est possible de chercher un nouveau sens, une nouvelle logique, de nouveaux repères. Essayer de trouver des repères qui nous rassurent. Reconstruire du sens.

Il est aussi possible, lorsqu’il y a perte de sens, d’explorer ce qui se cache derrière ces images qui nous rassuraient. Non pas d’un point d vue psychologique ou philosophique, mais se rendre compte que les grandes figures qui servaient de pilier à notre monde ne sont généralement pas rayonnante de paix ou d’amour. Ce que nous cherchons intrinsèquement, ce n’est pas d’être riches, célèbres, ou autre… c’est de revenir à l’amour. A la paix. A la vie.

C’est ce qui se passe quand nous revenons à ce troisième monde.

Ces trois mondes cohabitent. Nous avons le choix de naviguer de l’un à l’autre. Entre ce que nous sommes réellement (troisième monde) et ce que nous pensons être (premier et deuxième monde).

Entre l’Amour sans cause et l’amour conditionné.

Entre la vie en déploiement et la vie en conditions.

Entre la liberté sans conditions et la liberté conditionnelle.

Entre les attachements qui libèrent et les attachements qui enferment.

Nous avons le choix entre rester et explorer ce que c’est d’être humain tel qu’on nous l’enseigne et on nous le rabâche, ou explorer intimement le fait d’être humain. Et dans cette exploration intime, nous découvrons que l’ange n’est pas un personnage extérieur.

Il est notre nature profonde.

L’ange vit en chacun, et entre chacun.

En tous et entre tous.

Patiemment, il reste présent, en retrait, attendant que nous le laissions volontairement émerger.

Que nous lui laissions déployer ses qualités sur notre corps, nos perceptions, nos pensées…

Chacune de ses plumes est une connexion de lumière.

Chacun de ses mouvements apporte de la lumière.

Et progressivement, emplissant de lumière, le corps en devient transparent.

Perçu par le regard transparent.

La pensée transparente.

Quand nous devenons perméables à la lumière, l’ange se déploie... et étend ses ailes.

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